T'es vraiment con, Potter. Tu le sais ça, pas vrai ? Bien sur que tu le sais. T'as vraiment pas l'air con, à regarder autour de toi comme si tu fuyais la peste. Oui, tu lui a dis ce que tu ressentais, mais en soit, c'est peut-être une bonne chose tu crois pas ? Non, tu le crois pas, bien sur que tu le crois pas, t'es beaucoup trop têtu et persuadé que tout le monde veut t'abandonner pour ça. Tu as confiance qu'en deux personnes dans ta vie, tu te rend compte à quel point c'est triste ? Scorpius et Paige. Oui, c'est à eux que tu donne ta confiance, pas tes cousines, pas tes cousins, ni tes frères et pas non plus ta sœur et encore moins t'es parents, mais à tes meilleurs amis. Tu le dis parfois, que tu voudrais que ce soit eux ta famille, parce que eux, à ton entrée à Serpentard, ils t'ont accepté tout de suite. C'est pas le cas de ton abruti d'père hein. Oh, pauvre p'tit Potter, tu t'es senti abandonné par ton père, c'est dramatique hein. Et Angélique tu y as pensé hein ? Quoi, tu comprend pas ? Ses parents sont mort à elle, alors pendant que toi, tu alimente ton conflit enfantin avec ton père, elle, elle pleure le sien. Tu y avais pas pensé je suis sur ! Forcément que tu n'y avais pas pensé, et puis tu y pense toujours pas. Non, tu es actuellement en train de marcher sur la pointe dans les couloirs de Poudlard, avec Scorpius et Paige qui se foutent de toi. Ils ont raison, et tu l'sais. Tu l'dis toi même que tu as été con. Avoir été con pour la pousser dans l'eau, ça, ça t'est passé au dessus de la tête, non, tu as été con de lui avoir dis ce que t'ressentais pour elle, et encore si tu avais jugé bon de pas lui dire depuis combien de temps ton cœur battait pour elle, mais c'est que tu l'as fait, et ça, c'est pire que tout pour toi. PIRE QUE TOUT.

Paige - « C'est bon, Albus, elle est pas là, calme toi. »
Albus - « Que je me calme ? Parki, je peux pas me calmer. Elle va vouloir me parler je le sais. »
Scorpius - « Et tu pourras pas l'esquiver toute ta vie, Potty. »

Malfoy marquait un point, et tu l'savais qu'ils avaient raison. Pourtant, t'aime croire qu'avec le temps, Angélique va oublier ce que tu lui as sortis et que ça revenir comme avant. T'sais quand t'jouais le connard avec elle, qu'un coup t'étais gentil puis que l'instant d'après t'étais un vrai con. T'espère ça, mais t'sais que ça reviendra jamais, puis au fond, au plus profond de toi, t'en as pas envie non plus. Faut être con aussi pour lâcher une bombe comme ça à coté d'un lac, après qu'elle ait faillit se noyer. R'marque si elle vient te parler tu pourras toujours mettre sur l'émotion de sa noyade, tu pourras toujours baratiner un truc qu'elle croira pas.

Tu avais cours de Potion, ce cours-là, t'étais bon, tu adorais ça d'ailleurs, c'était l'un des rares cours ou tu es sage d'ailleurs. Tu fais honneur à ton second prénom, ça on te le rabâche souvent. Mais tu t'en fou, t'aime les potions c'est tout ce qui compte. Alors du coup, tu t'empresse d'entrée dans la salle, premier rentrée, premier à avoir des places, t'espère simplement que Angélique sera dans les dernières, elle sera loin de toi comme ça. Et c'est ce qui se passe, tu es à coté de Scorpius, bien sur. Sauf que tu vas vite déchanter.

Ouais, ton prof de potion il a pas prévu que tu fasse ce cours avec Scorpius. En plus, il se permet de donner les binômes après l'explication, ce qui t'angoisse. Tu as un karma de merde, tu l'sais. Tu vas être avec Emilia et ça va foutre la merde d'avantage avec Angélique.

Prof - « J'ai formé des binômes, et chaque binômes devra concocté une potion que vous avez vu dans vos années précédentes ou qui sont au programme de cette année. »

Oh bah super, au moins l'exercice est pas très compliqué, et ça t'arrange pas mal. Puis, il sort une feuille avec des noms dessus classés par deux. T'essaie de voir ta place qui est avec toi, tu regarde Scorpius, puis Paige, t'espère à l'un d'eux, t'espère très fort. T'es prêt à prier pour ça, puis en fait, tu te rend compte que chacun est avec un membre d'une autre maison. Scorpius, il est avec un serdaigle et Paige avec une poufsouffle. Pauvre Poufsouffle.... Mais, attendez... Ça y est tu réalise ! La suite logique veut que...

« Albus ? Tu es avec Angélique. »

… Une Gryffondor. Merde. Il était prêt à sortir de ta bouche sans le vouloir d'ailleurs. Franchement, y'a qu'à toi que ça pouvait arriver non ? Albus rougit rapidement et lance un regard de détresse envers ces deux meilleurs amis qui hausse les épaules et s'en vont vers leur partenaire. Fais chier, fais chier, fais chier.... Tu te tourne à droite à gauche cherchant une issue de secours, mais trop tard elle s'installe à coté de toi, qu'est ce que tu vas faire ? Refuser la discussion ? L'ignorer. Tu vas l'ignorer, mais pour combien de temps ? Tu sais à quel point elle peut-être têtue, pire que toi...

« Albus, Angélique, vous ferez le philtre d'Euphorie. On doit le voir dans l'année. Mais, je me dis que ça te changera Albus, non ? »

Ahahahah, le prof, il s'croit drôle en plus. Sous entendant que tu tire tout l'temps la tronche, bon c'était pas totalement faux, mais il aurait pas s'abstenir de faire ce genre de chose non ? Ton regard croise celui d'Angelique pendant une fraction de seconde, puis tu attrape ton livre plongeant ton nez dedans, tu sais toi même que c'est pas crédible l'idée du « Potter feuilletant un livre » mais tu prie pour qu'elle pense que vu que c'est la potion... bah tu ouvre ton livre quoi... Sauf que si elle est observatrice, elle a sûrement remarqué tu avais à peine besoin d'ouvrir ton livre pour concocter une potion, tu as ça dans l'sang, t'y vas au talent, et l'talent, en potion, tu l'as.

Des larmes, encore et encore. Aujourd’hui Angélique avait les yeux rougis. Elle avait pleuré tout le long de la nuit si elle ne refaisait pas ce cauchemar qu’elle n’avait pas fait depuis un long moment. Albus venait de la bouleverser au plus haut point. La veille, il venait de lui avouer, en s’énervant sur elle après sa presque-mort, des possibles sentiments à son égard. Oh oui, elle aurait aimé qu’il le lui dise avant, bien avant. Elle n’avait cependant pas arrêté de pleurer depuis qu’il était parti. Elle n’est pas rentrée au sein de sa salle commune ou encore même dans le dortoir, pas une seule fois de la nuit. La jeune femme resta durant plusieurs heures au bord du lac. Malgré que de la chair de poule se forme tout le long de son corps, elle ne ressentait pas ce sentiment d’être frigorifiée. Les larmes continuaient de couler d’elles-mêmes sur son doux visage, ne pensant littéralement à rien. Albus l’avait laissé seule sans prendre le temps de s’assurer si elle allait bien, sans prendre le temps de lui demander une dernière fois si elle avait besoin d’aide. Elle était tombée à même le sol non pas pour bouder mais seulement parce qu’elle n’arrivait pas à marcher, sans doute pour cela qu’elle ne lui a pas courut après et qu’elle était restée auprès du lac.

Puis, au bout d’un moment, alors qu’il faisait nuit, Angélique avait réussit à se relever tout en restant debout malgré l’effort physique que cela lui demandait. À travers son reflet par le biais du lac, elle aperçut que ses lèvres commençaient à prendre une teinte bleutée. Elle se décida alors de rentrer même si elle ne ressentait pas le froid. Sans doute à cause du chagrin et du choc. Elle avait le regard dans le vide, ne demandant qu’une chose : que ses parents la prenne dans ses bras. En chemin Daniel tenta de l’arrêter. Elle lui hurla dessus. Lui hurlant de la laisser tranquille avant qu’elle ne fasse quelque chose qu’elle regretterait peut-être un jour. Alors il l’avait laissé, ébahi par ce flot de colère qu’elle avait déversé sur lui mais il le méritait, la blonde en était persuadée. Angélique cherchait un endroit où elle serait seule. Elle savait quelle ne supporterait personne ce soir, pas même ses amies. Elle se sentait incapable de revenir dans la salle commune avec le sourire aux lèvres, comme si rien ne s’était produit. Elle refusait de retourner dans sa chambre également. Ce fut en regardant autour d’elle, au bout d’une vingtaine de minutes, qu’elle se rendit compte que même son familier ne la suivait plus. Il avait apparemment décidé de la laisser tomber lui aussi.

Sans s’en rendre compte, la jeune fille s’était dirigée vers le sous-sol, soit l’étage de la salle commune de Serpentard. Elle aperçut Albus au loin, avec ses amis. Elle tenta de l’interpeller mais à peine avait-il posé les yeux vers elle qu’il s’était enfuit vers sa salle commune, brisant littéralement le coeur de la blonde. Cette dernière se sentait à nouveau trahie et abandonnée. Elle fit demi-tour, sachant que ses amis lui lancerait un regard de pitié. Elle retint ses larmes le temps de quitter cet étage et de se retrouver dans la tour d’astronomie, au septième étage. Elle était seule. Elle commença à pleurer encore et encore, comme si rien ne pouvait l’arrêter à pleurer. Apparemment la fatigue la prit puisqu’elle fit à nouveau ce cauchemar. Ses parents étaient présents. Ils mourraient comme à caque fois, dans d’atroces souffrances. En se réveillant la jeune femme se remit à pleurer. Après une heure de pleurs pour se remettre de ses émotions, elle décida de retourner dans sa chambre, sachant quelle ne serait sans doute pas dérangée. Elle croisa malheureusement son professeur de potion. Il lui demanda ce qu’elle faisait ici. Une balade nocturne fut sa réponse. Il la laissa partir puisqu’elle n’avait jamais été la plus horrible de ses élèves, il lui offrit simplement un avertissement, la saluant et en lui souhaitant une bonne nuit.

La jeune fille rentrant dans le dortoir à pas de chat et elle se coucha. Cependant elle n’arriva pas à dormir de la nuit. Elle pleura silencieusement cependant, se sentant incroyablement seule dans cette école, se demandant si elle pourrait discuter de tout cela avec Albus un jour. Se demandant si elle serait heureuse un jour. Se damnant ce qu’il serait advenu si ses parents étaient encore là. Oh oui ils lui manquaient atrocement et elle ne souhaitait qu’une chose : les avoir auprès d’elle. Le lendemain matin, Angélique se leva sans dire un seul mot, pas même à ses amies. Elle sortit de sa chambre et de la partie commune de Gryffondor rapidement et sans un mot, sans un bruit. Elle resta un long moment dehors avant de se diriger vers son cours de potion. Elle était la dernière à arriver. Elle s’installa à une autre place, à côté d’un Serpentard dont elle ignorait royalement le nom. Malgré les soupirs des autres, Angélique était soulagée d’avoir un devoir, peut-être que ça pourrait lui changer les idées ? Ou du moins c’est ce qu’elle pensait avant de savoir qu’elle travaillerait avec Albus. Merde, jura-t-elle intérieurement en français. Il ne lui manquait que cela. Son professeur lui fit une remarque face à sa balade nocturne, ça lui apprendra de bouger de là où elle était de base. Maudit Karma. Elle s’installa, sans dire un mot, à côté d’Albus. Ses yeux étaient toujours rougis et des poches trônaient sous ses yeux.

« On sait très bien toi et moi que tu n’as pas besoin de ce livre à la con pour sortir de quoi faire cette potion. J’ai compris que tu ne voulais pas me parler mais on peut finir ce fichu devoir ? »

Sa voix était cassée et on pouvait ressentir la fatigue dans celle-ci. Elle ne lui jeta pas vraiment de coup d’oeil non plus, ne le regardant même pas, elle regardait juste ce fichu livre de potion actuellement fermé. Elle n’avait pas la tête à chercher cette potion et elle n’avait pas la tête à se battre avec Albus. Elle était épuisée et même si elle rêvait qu’il lui parle elle ne voulait pas se battre, elle avait assez pleuré depuis plusieurs heures pour se remettre à pleurer à nouveau.

T'es un idiot, Potty. Et plus elle avance vers ta table, plus tu te t'en rend compte. Non, joue pas l'arrogant, pas comme ça, fais pas style tu le sais pas. Franchement, tu lui rendras pas service à faire l'arrogant encore, vraiment, elle a déjà suffisamment souffert, tu ne crois pas ? Comment ça, tu le crois pas ? Franchement, Albus ? Daniel ? Arrête, tu sais très bien qu'elle l'a envoyé chier hier soir, t'en a entendu parlé dans la salle commune. Et si c'était par rapport à ce que tu lui avais avoué ? Tu y pense ? Non. Cela ne m'étonne pas vraiment, tu pense pas à grand chose en tout franchise, mis à part que tout le monde voudrait que toi tu souffre, tu pense à rien d'autre. Qu'est ce que tu peux être égocentrique parfois. Oh, ça non plus, ne le nie. T'es un petit con qui pense qu'à sa personne, et tu le sais ! Mais, on peut pas vraiment t'en vouloir. Non, c'est compréhensible en soit. T'es parents acceptent pas que tu sois à Serpentard, mis à part Louis, dans ta famille personne comprend que tu sois dans cette maison, tout le monde a peur. Tout le monde a peur parce qu'en plus d'être à Serpentard, tu parle le fourchelang aussi aisément que ton père. Même ceux de ta propre maison te regarde de travers parfois, tout ça parce que t'es faibles en théorie et en pratique c'est pas mieux. Vraiment la seule matière que tu as pas besoin de travailler, c'est la potion, et ça te va bien.

Bref, elle est assise à coté de toi, et la seule chose que tu fais : c'est prendre ton livre. Sincèrement Albus, elle est pas née de la dernière pluie comme disent les moldus. Ton livre de potion là, il te sert a rien, à que dalle, nada. Referme le, c'est ridicule. Puis, ça te ressemble pas, même en défense contre les forces du mal tu l'ouvre pas ton fichu bouquin alors que tu devrais sérieusement. Tu ferais mieux de lui dire quelques choses, putain Albus, regarde la. Regarde dans quel état tu l'as mis ! Comment ça c'est pas toi ? T'es pire que ce que je croyais. Bah tient, elle t'adresse la parole elle, au moins. Tu lui fais de la peine, me dis pas que tu le sens pas dans sa voix, tu le sens très bien. Tu peux pas le nier, et d'ailleurs tu essaies même pas. C'est bien, c'est déjà ça. Tes yeux se posent enfin sur elle, timidement, mais tu le fais. On avance mine de rien. Tu inspire profondément. Ah tu te rend compte qu'elle a du pleurer toute la nuit ? Ça y est ? C'est pas trop tôt ! Tu t'en veux, tu culpabilise. Cela se voit, ton regard dévie vers le bas, tu semble réfléchir à quoi lui dire, tu dois retourner une multitude de formulation pour dire ce que tu veux dire, non ? Puis d'abord qu'est ce que tu veux lui dire ? Tu attrape ton chaudron et tu t'en vas le remplir d'eau avant de le mettre sur le feu. Toujours en ne lui adressant aucun mot. Tu la regarde de temps en temps, tu as sûrement peur qu'elle tombe de fatigue. Tu ferais bien la potion à toi tout seul, tu sais ce qu'il faut mettre dedans, d'ailleurs tu vérifie que tout y sois.

La menthe poivrée, les fèves sopophoriques, les figues, les epines de porc-epic et l'armoise. Tu te concentre, t'es beau quand tu concentre. Quand tu le fais, tu as les poils de la nuque qui se redresse et tu as l'air si inoffensif. Puis, tu regardes Angélique, le temps que l'eau chauffe suffisamment et tu lui adresse enfin la parole d'une voix particulièrement douce. On avait rarement entendu autant de douceur dans ta bouche Potter, bravo.

« Je suis sincèrement désolé, si tu as pleuré à cause de moi. Enfin si ça se trouve, c'est même pas moi, et dans ce cas, si tu veux en discuter... On est bloqué là, deux heures alors... »

Tu soupire, c'est fatigant de mettre sa fierté de coté pour une fois. Tu n'as pas vraiment l'habitude de ça et tu te sens bizarre d'ailleurs. Tu déglutis et reprend.

« Ce n'est pas que j'ai envie de te parler... Enfin, j'sais pas, c'compliqué... »

L'eau est chaude, tu te coupe sur ce que tu disais, de toute façon, tu allais surement t'enfoncer non ? Tu attrape la menthe poivrée et donne des consignes à ta partenaire de potion.

« Tu peux réduire les figues en jus, les épines en poudre et infusé l'armoise ? »

Tu vers petit à petit la menthe poivrée dans le chaudron, tu attend qu'elle devienne orange. Ce qui se passe, tu t'arrête d'en verser à ce moment là et tu attrape la louche, mélangeant dans le sens inverse des aiguilles d'un montre. Tu savais que ce sens était important, parce que c'est qui rendait le mélange magique. Tu continue jusqu'à ce que ça devienne jaune. Puis tu attend le jus de figue.

Si Angélique était honnête, elle avouerait sans nul doute au brun qu’elle avait pleuré à cause de lui, à cause du décès de ses parents. À cause des abandons de ces deux personnes qui lui sont plus que chères à ses yeux. Pourtant elle ne lui a rien dit, ni pour le fait qu’il l’a infiniment blessé, beaucoup plus qu’il y a deux ans mais moins que Daniel, ou même sur la mort de ses parents. Peut-être était-ce le seul secret que la blonde gardait au fond d’elle. Même ses meilleures amies ignoraient ce fait alors Albus qui fuyait la blonde sans arrêt même lorsqu’il la blessait au point où elle ne pouvait pas dormir de la nuit… La jeune fille avait pourtant envie qu’il pose à nouveau ses lèvres sur les siennes, qu’il la prenne dans ses bras, qu’il lui parle avec amusement, d’entendre le son de son rire. Elle était pas mal accro à Albus, elle devait l’avouer. Il n’y avait sans doute que lui qui ne le voyait pas. Même Serena, pourtant obnubilée par elle-même, l’avait remarqué.

Toute la nuit les pensées de la jeune fille s’étaient dirigées vers les mots du brun. Deux ans qu’il l’aimait. Ils s’étaient empêché tout deux de s’aimer. Angélique parce quelle avait Daniel dans sa vie et Albus pour on-ne-sait-quelle-raison. Franchement, Angélique ignorait pourquoi il la repoussait. Pourtant elle le croyait lorsqu’il lui parlait de leurs deux mondes. Elle serait incapable d’abandonner l’oeuvre de ses parents, elle le sait et sans doute qu’Albus le sait aussi. Pourtant elle n’aurait jamais vu cela comme un obstacle… Néanmoins elle savait que si il apprenait pour ses parents et que cela ne venait pas d’elle alors il n’y avait aucun doute sur le fait quelle perdait toutes ses chances avec lui.

La jeune fille releva la tête lorsque le brun commença à parler. Il commençait à lui donner de l’espoir puis vint les premières bourdes. Ils étaient coincés pendant deux heures. La tournure de la phrase d’Albus lui brisa le coeur plus qu’il ne l’était déjà. Elle se demandait même si cela n’était pas son but d’ailleurs, si cela n’était pas son but depuis le début. La situation s’aggrava lorsqu’il lui avoua qu’il n, avait aucunement envie de lui parler. Sur le bord de s’effondrer à nouveau, elle saisit les ordres qu’il lui donnait afin de ne pas s’effondrer en larmes, blessée par ses mots. Alors que la jeune française commençait à confectionner le jus de figue, elle se demanda si elle serait obligée de rester dans cet état jusqu’à la fin de sa scolarité à Poudlard en compagnie d’Albus si jamais ils revenaient en binôme. Ils avaient des options et cours en commun, cela pourrait arriver à nouveau. Elle lui passa ce jus avant de commencer à rendre les épines sous forme de poudre.

« Puisque l’on est coincés pendant deux heures, comme tu l’as si bien fait remarqué, c’est impossible entre nous parce que ma famille a une entreprise ou est-ce que c’était juste une excuse pour te défiler à nouveau ? »

La blonde aurait pu lui reprocher le fait qu’il l’avait fuit hier soir ou bien qu’il l’avait laissé alors quelle était incapable de marcher mais elle n’avait sincèrement aucune once de haine envers lui. Elle aurait pu le faire avec Daniel mais pas avec Albus. Elle lui passa la poudre d’épines par la suite puis commença à faire infuser l’armoise. Elle attendait simplement à ce qu’il lui réponde bien quelle ne savait pas si il le ferait. Elle espérait qu’il le fasse. Peut-être quelle lui dirait, ensuite, quelle avait faillit mourir d’hypothermie la nuit dernière, juste avant qu’il ne la fuit.

Tu es dans ton élément. La potion t'adore ça. Tu te concentrais sur ta potion, oubliant presque qui était avec toi. C'est ce que tu préfère et honnêtement, ça se voit sur ton bulletin de note, c'est d'ailleurs bien la seule matière où ton père n'excellait pas, enfin, sans le livre du prince de sang-mêlé en tout cas. C'était l'une des meilleures histoires qu'on a pu te raconter, tu savais ton père en difficulté, tante Hermione qui râlait sur cette histoire et Ron qui ne l'ouvrait pas. Un doux rêve au final. Puis, alors que tu ajoutais les ingrédients au bons moments, que tu procédais par étape, Angélique te sort légèrement de ta concentration. Puis, tu te rend compte que tu l'as encore vexé, que tu as encore échoué sur ta formulation de phrase. Tu soupire et tu la regarde en coin. Elle est pas stupide, tu le sais, et tu pensais qu'elle savait que t'es pas doué avec les mots. Tu laisse chauffer la potion en surveillant puisqu'elle doit changer de couleur, mais tu prend le temps de regarder Angélique. Tu te pince les lèvres. T'as pas l'air con. Qu'est ce que tu vas lui dire ?

« Cela joue pas mal déjà, tu crois pas ? »

Tu jette un coup d'oeil à la potion, qui a viré au rose, tu chauffe un peu plus et tu regarde Angélique. C'était le moment ou jamais tu crois pas ? T'hésites. Ta peur, c'est normal, Albus, mais qui te dis qu'elle va te repousser hein ? Allez Potty, c'est le moment.

« Ecoute, je suis pas douée avec les mots, « coincée pendant deux heures » ça sonnait mieux dans ma tête, d'accord ? Je sais pas quoi te dire. Si ce n'est que mon épouvantard ne s'arrête pas qu'à mon père. Je vais encore avoir l'air de me plaindre mais... »

Tu t'arrête, ta potion... Okay, Orange, c'est normal, tu monte encore pour chauffer un peu plus.

« Excuse-moi, je disais que j'allais encore avoir l'air de me plaindre, mais... Je sais pas si tu te rend compte que dans ma famille on m'a tourné le dos pour être à Serpentard, pour être un fourchelang. Tout ceux que j'aime finisse par me laisser tomber. Qu'est ce qui me fait dire que pour ton entreprise ou que sais-je, je vais pas me retrouver comme un con ? L'Daniel est dans ton milieu, c'est sûrement mieux pour toi, dans le fond. »

T'hausse les épaules. T'es encore maladroit, tu le sais ça ? Tu virais mignon, attachant à lui dire que tu avais peur qu'elle te laisse tomber, de la perde, et tu finis ta tirade sur Daniel ? Albus, franchement ? Tu cherche vraiment à ce qu'elle s'éloigne de toi ? Tu peux pas te le voir l'Daniel en plus, pourquoi tu fais ça ? Tu veux qu'elle souffre d'avantage avec lui ? Tu te tourne vers ta potion, elle est jaune, tu baisse le feu et tu ajoute la poudre d'épine de porc épic jusqu'à ce qu'elle vire bleue et tu remonte le feu attendant qu'elle vire violette.

Tu sais pas quoi dire d'autre, t'évite son regard. Tu te mets à nu depuis hier à lui faire comprendre que tu l'aimes et t'es plus grandes peurs avec. C'est vrai, si t'en fais baver à Emilia et Daniel depuis quelques temps, c'est pas pour ton propre plaisir, enfin, si un peu, ça t'amuse. Mais aussi parce qu'ils ont fait souffrir celle que t'aime, et ça, ça te rend dingue. Tu sais pas ce que tu pourrais faire pour elle, plein de chose, dont te faire souffrir pendant deux ans à la regarder avec un autre pour qu'elle soit heureuse, parce que t'es persuadée que t'es pas fait pour elle. Tu as un sérieux problème d'infériorité tu sais ?

« Et puis, on va pas se mentir. Tu mérite mieux que moi, et c'est pas ce qui manque. »

Tu ne l'as pas regardé une seconde lors de cette phrase. T'es convaincue de ta phrase, convaincue qu'elle est vraie. Angélique trouvera facilement mieux que toi, mais peut-être qu'elle cherchera pas mieux que toi aussi, t'y as pensé ? Je suppose que non. Tu fais de la peine Potty. Tu ajoutes dans la potion violette 7 poignées de fèves sopophoriques, la potion devient turquoise. Puis tu la fais chauffer encore une fois. Elle semble équilibrée ta potion, t'es au moins fier de ça.